En 1939, Jack Eisner vivait avec sa famille à Varsovie où, dès l’entrée des troupes allemandes, ce fut l’enfer, et son témoignage exceptionnel vous brûle au fer rouge d’autant plus que ce n’est pas l’adulte qui parle, mais l’enfant, dont il a su admirablement retrouver le ton.
Tout est là, net et brutal : la rage du gamin devant l’incompréhension des adultes (voyons, « ils » n’oseront pas nous tuer tous…), devant la passivité de certains (ce sont les enfants, dont le petit Jack et sa sueur, gui sortent en cachette du ghetto pour chercher désespérément de quoi manger).
II participera activement au soulèvement d’avril 1943, aura l’insigne honneur d’être celui qui hisse un drapeau juif hâtivement fabriqué sur les derniers toits du ghetto en flammes.
Pris, déporté à Maïdanek, il réussira à s’enfuir et à rejoindre les partisans polonais.
Repris, il passera par les horreurs du camp de Butzyn, puis de celui de Flossenburg – où il retrouvera brièvement Halina, son amour d’enfance, qui « travaille » au bordel pour officiers allemands. II sera finalement libéré en mai 1945 par les troupes américaines.